Entrevues – TransAvenue https://blog.grsmontreal.com Blogue de GrS Montréal Fri, 01 Oct 2021 18:10:01 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.1.1 https://blog.grsmontreal.com/wp-content/uploads/2019/09/45218_PASTILLE_CMC_GRS_Montreal_CMYK.png Entrevues – TransAvenue https://blog.grsmontreal.com 32 32 Comment je me suis préparée mentalement à ma chirurgie génitale https://blog.grsmontreal.com/preparation-mentale-chirurgie/ https://blog.grsmontreal.com/preparation-mentale-chirurgie/#respond Fri, 01 Oct 2021 18:12:33 +0000 https://blog.grsmontreal.com/?p=1909 Depuis ma chirurgie génitale, et plus d'un an et demi après l'opération, j'ai aujourd'hui une excellente relation avec ma néo-vulve.

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Depuis ma chirurgie génitale, et plus d’un an et demi après l’opération, j’ai aujourd’hui une excellente relation avec ma néo-vulve.
Franches
Franches

Franches est une ancienne patiente de GrS Montréal et de Dr Pierre Brassard. Elle est une ardente défenseuse de l’autonomisation par la connaissance et l’expérimentation. Franches est également l’autrice et l’éditrice de HolaSoyYo.com («Bonjour, c’est moi» en espagnol), un blogue où elle partage ses expériences et ses réflexions sur le changement de l’expression de genre.


Récemment, une amie proche m’a demandé comment je réussissais à avoir une relation saine avec mes nouveaux organes génitaux. Elle envisageait une chirurgie de reconstruction génitale, mais elle hésitait, d’où sa question. Elle avait entendu de quelques amies qu’il leur avait fallu jusqu’à 2 ans pour être en harmonie avec leur anatomie post-opératoire. Ce décalage par rapport à ses amies pour se sentir à l’aise avec leurs résultats la rendait incertaine.

Après avoir bien réfléchi à sa question, j’ai eu une réponse. Je suis certaine d’avoir une bonne relation avec ma néo-vulve (j’ai eu une vaginoplastie sans cavité aussi appelée vulvoplastie) en raison de ma préparation avant l’opération.

Quand je dis « préparation avant l’opération », je ne veux pas dire faire ma valise avec tout ce dont j’avais besoin pour le voyage. Je veux dire tout ce qui m’a amenée à envisager la chirurgie et à vivre avec moi-même par la suite. Avec le recul, je peux diviser cette préparation en 3 étapes principales. Elles sont pour la plupart séquentielles, mais pas forcément. Un élément cohérent au cours de ces étapes consistait à m’assurer que j’aurais réponse à toutes mes interrogations sur le processus.

Quand on m’a proposé d’écrire cet article, mon premier brouillon comptait plus de 7 000 mots ! Comme vous pouvez l’imaginer, ce serait trop long pour un seul article. J’ai décidé de réécrire cette version plus condensée. Ensuite, j’ai divisé mon long brouillon d’origine en 3 parties distinctes et je les ai liées à partir d’ici. Si vous voulez en savoir davantage, à la fin de chaque section de cet article, vous trouverez un lien vers la version plus détaillée qui se trouve sur mon blogue personnel.

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Première étape : abandonner mes anciennes façons de penser
D’où je venais

Commençons par le début, un bon moment avant même que je commence à envisager sérieusement la chirurgie. Toute ma vie, j’ai cru que changer mon expression de genre n’était pas envisageable pour moi. Malgré cela, je me suis toujours demandé ce que ce serait de grandir et de vivre dans un corps de fille. Retournons en 2015 quand j’ai commencé le traitement hormonal substitutif (THS ou HRT) et changé ma présentation de genre. À cette époque, je n’étais tout simplement pas intéressée par la chirurgie génitale. J’ai toujours gardé ce point de vue, même après ma transition sociale complète, après avoir eu recours à une chirurgie de féminisation faciale (FFS) et après mon augmentation mammaire.

C’est en 2017, alors que je me préparais pour ma chirurgie mammaire, que j’ai commencé à penser à une vulvoplastie ou peut-être à une vaginoplastie. Pourtant, chaque fois que je pensais à la chirurgie génitale, quelque chose dans mon esprit me faisait douter. J’avais l’impression d’avoir beaucoup de questions, mais je ne savais même pas si je voulais savoir quelles étaient ces questions.

 

Quelle serait la vie après la chirurgie?

Je ne pouvais manifestement pas visualiser comment ma vie allait changer après la chirurgie. Ce fut l’un des premiers blocages mentaux qui m’empêchaient d’envisager une intervention chirurgicale. Bien sûr, certains changements me tenaient à cœur, comme de ne plus avoir à cacher mes organes génitaux (tucking), mais il y en avait d’autres qui me faisaient hésiter.

Une première question à laquelle je devais répondre était si j’allais être capable de faire pipi assise pour le reste de ma vie. Wow! En l’écrivant, je réalise à quel point la question était simpliste, mais ce n’était pas le cas à l’époque. Même si je faisais déjà pipi assise depuis plusieurs années, je ne le faisais pas toujours. J’urinais debout si je trouvais l’endroit trop malpropre.

Pour obtenir la réponse à cette question, je me suis forcée à uriner assise ou accroupie pendant environ un an. Je l’ai fait chaque fois, sans exception. Bien sûr, c’était possible, comme 50% de la population l’a fait toute sa vie, mais je devais en faire l’expérience par moi-même.

Je me suis aussi demandé comment ma vie sexuelle (déjà limitée) pouvait changer. Pour cette question, j’étais rassurée même sans avoir obtenu une réponse très précise avant la chirurgie. Lors de ma discussion préalable avec le Dr Brassard, il m’a expliqué la procédure opératoire et comment le gland serait très probablement encore érogène. En fin de compte, j’étais satisfaite de comprendre les risques et possibilités même si une part d’inconnu demeurait.

 

Repenser ma relation avec mes organes génitaux

Ici, je deviens vraiment plus intime, mais je pense qu’il est important de s’ouvrir. Bien que je ne m’attende pas à ce que tout le monde partage mon point de vue, je sais qu’il touchera au moins quelques personnes. Au moins, cette ouverture sur le sujet permet d’expliquer un problème majeur que j’ai surmonté avant d’envisager cette intervention chirurgicale.

Je vois clairement maintenant qu’il s’agissait de mon blocage mental le plus important, mais je n’en étais même pas consciente. Comme mentionné ci-dessus, la majeure partie de ma vie, je n’ai jamais pensé que je changerais mon expression de genre. Cela tenait en partie au fait que j’étais satisfaite de mon corps et de mes organes génitaux avec lesquels je suis née. Cela ne m’a jamais causé de dysphorie ou de malaise. À la limite, j’étais assez à l’aise avec mon corps pour en tirer du plaisir. C’est peut-être pour cette raison que j’ai pris tout ce temps pour envisager une vulvoplastie.

 

Creuser profondément

Chaque fois que je pensais à la vulvoplastie, je sentais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. J’ai donc creusé profondément pour comprendre mon malaise. Après beaucoup d’introspection, j’ai découvert que je permettais à mon pénis de me définir. C’était une percée parce que je pouvais enfin voir quelle était ma principale barrière mentale. Cela en dit long sur la façon dont l’environnement patriarcal dans lequel j’ai grandi m’a affectée.

Il y avait un bras de fer dans mon esprit. Je voulais envisager la chirurgie, mais comment pourrais-je même penser à me débarrasser de ce qui me défini. Encore une fois, en creusant encore plus profondément, je me suis demandé pourquoi je pensais que mes organes génitaux me définissaient. Dès que la question fut posée, la réponse est apparue : ce n’était clairement pas le cas.

Ma relation avec mon pénis est passée d’un élément qui me définissait à quelque chose qui n’ajoutait pas beaucoup de valeur. J’ai compris qu’après avoir vécu à temps plein dans le genre congruant, un changement s’était opéré. À partir de ce moment-là, j’ai pu sérieusement envisager avoir recours une chirurgie de reconstruction génitale. Si ce changement d’état d’esprit ne s’était pas produit, j’aurais certainement eu du mal à développer une relation saine avec ma physionomie postopératoire. Vous pouvez lire plus de détails sur d’autres barrières mentales que j’ai eues et comment j’ose envisager la chirurgie sur HolaSoyYo.com.

 

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Deuxième étape : la sérénité par la connaissance (pré-op)

Une fois que j’ai eu des réponses à mes principales interrogations, il était temps que j’entre dans les détails. Je voulais en savoir le plus possible sur la procédure chirurgicale. Ce faisant, je pouvais mieux comprendre à quoi m’attendre sur le plan esthétique et sur la convalescence. C’est seulement à ce moment que j’ai senti que je serais en mesure de prendre la décision d’aller ou non de l’avant. En fin de parcours, tout ce que j’ai appris m’a aidée à développer une relation saine avec les résultats obtenus et m’a permis de comprendre intimement ce qui a été fait et quel est l’impact sur ma vie au quotidien.

 

Penser aux chirurgiens

Au moment de chercher des chirurgiens et des centres chirurgicaux, la chance était de mon côté. Mon assurance médicale couvrait la chirurgie à GrS Montréal.

Cependant, le coût ou la couverture d’assurance n’était pas le seul ou le principal facteur considéré. L’esthétisme des résultats attendus, ma capacité à avoir une communication simple avec la clinique et son expertise étaient les autres points importants que j’ai considérés. L’idée était d’être rassurée sur tous ces éléments pour me sentir à l’aise avec la chirurgie, et plus important encore, avec moi-même.

La coordonnatrice des patients de GrS Montréal m’a aidée à organiser une consultation avec Dr Brassard. Quelques semaines avant mon opération, j’ai pu parler par téléphone avec Dr Brassard. À ce moment, il a répondu à ma longue liste de questions. Cela m’a également donné un petit aperçu de la personnalité et de la philosophie du chirurgien. De plus, le fait de savoir qu’il pratique des centaines de chirurgies génitales par an, aussi bien masculines que féminines, a ajouté à ma confiance en lui.

 

Bien comprendre la procédure

Comme mentionné à quelques reprises, je n’ai décidé de me faire opérer que lorsque j’ai bien compris la procédure, les risques et les protocoles de convalescence. J’ai passé d’innombrables heures à lire et à découvrir les différentes options de chirurgies génitales féminisantes. Personnellement, je préfère obtenir des faits médicaux plutôt que des témoignages personnels d’autres patients.tes. Les informations anecdotiques sont toujours colorées par le locuteur alors que la documentation médicale est souvent basée sur des années d’observations cliniques impartiales.

J’ai basé ma compréhension de la procédure principalement sur la trousse d’informations que GrS Montréal envoie à ses patients.tes. De plus, la lecture des procédures sur les sites Web de plusieurs chirurgiens/centres chirurgicaux m’a aidé à bien saisir les concepts. La trousse d’informations de GrS Montréal contenait des détails inestimables sur les préparations préopératoires, la procédure elle-même et les protocoles de suivi.

Je conseille fortement à toute personne envisageant une chirurgie génitale de lire la documentation officielle. Les parties A, B et les soins postopératoires (partie C) de la trousse d’informations pour les patients de GrS Montréal sont disponibles sur le site Web. Regardez les liens au bas des pages des chirurgies qui vous intéressent.

Je me suis aussi beaucoup appuyée sur mes échanges avec les psychologues lors de chacune de mes deux évaluations. Avant de décider d’avoir recours à une intervention chirurgicale, j’ai suivi le processus d’évaluation surtout pour obtenir des informations médicales, pas seulement pour obtenir une approbation. Je pense que cela m’a apporté une certaine clarté, car lors des évaluations, je ne me précipitais pas « pour être acceptée ». Mon intérêt était plutôt d’en apprendre autant que possible et ensuite de prendre une décision éclairée.

 

Reconnaître et accepter les risques

Si comprendre la procédure et le rétablissement était important, reconnaître les risques possibles était primordial pour ma tranquillité d’esprit. Ma première occasion d’interroger une personne qualifiée sur les risques a été pendant le processus d’évaluation préopératoire. J’ai pu finaliser ma prise d’informations sur les risques et complications possibles lors de ma consultation téléphonique avec Dr Brassard.

En lisant la trousse d’informations de GrS Montréal et les sites Web de plusieurs chirurgiens, j’ai eu une perspective assez claire sur les risques et le suivi postopératoire. J’ai également rencontré une infirmière dans une clinique spécialisée de ma région avant la chirurgie. Le fait de discuter avec elle, ainsi que mes conversations avec le chirurgien et les psychologues, en plus de mes lectures préalables, m’ont permis de comprendre et d’accepter les risques.

Je souhaite que vous soyez au courant des risques et complications les plus courants des vaginoplasties (avec ou sans cavité / vulvoplastie). Je vous suggère de vous familiariser avec ceux-ci (liste non exhaustive) si vous ou une connaissance envisagez une intervention de vaginoplastie ou de vulvoplastie :

  • Infection/abcès
  • Hypergranulation
  • Infection urinaire
  • Fistule recto vaginale (ne s’applique pas aux vulvoplasties)
  • Prolapsus du néo-vagin (ne s’applique pas aux vulvoplasties)
  • Croissance des poils à l’intérieur du néo-vagin (ou à l’intérieur du vestibule dans le cas d’une vulvoplastie)
  • Perte de sensations et incapacité à atteindre l’orgasme

Téléchargez les fiches récapitulatives sur les chirurgies de transition de Rainbow Health Ontario et recherchez la fiche Vaginoplastie pour obtenir des informations cliniques concises.

Vous trouverez plus de détails sur la façon dont j’ai acquis des connaissances et pris la décision de me faire opérer sur mon blogue. Bon nombre de ces détails se rapportent à la documentation de planification pré et postopératoire fournie par GrS Montréal ainsi qu’à d’autres sources d’informations factuelles.

 

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Troisième étape : Confiance en la convalescence (postopératoire)

À mon avis, la convalescence est le Saint-Graal du processus chirurgical. La chirurgie n’est qu’un point dans le temps; un traumatisme contrôlé méthodique et rapide. Ensuite, la convalescence débute. Toutes mes réflexions antérieures concernant mes organes génitaux, l’apprentissage, le questionnement et la compréhension visaient à me préparer au rétablissement et à la vie d’après. Les premières semaines et mois postopératoires sont cruciaux. De mes chirurgies passées, j’ai appris que plus on peut obtenir de soutien au début du rétablissement, plus simple et facile ce sera pour la suite.

En passant par mon processus psychologique qui m’a permis d’envisager la chirurgie, et me documentant autant que possible, j’ai pu améliorer ma confiance face à ma décision. Suivre cette ligne de pensée a contribué à une relation saine et naturelle avec ma néo-vulve avant même mon voyage pour Montréal. À mesure que mon rétablissement progressait, ma satisfaction et ma confiance envers les résultats se développaient positivement.

 

Ne pas s’embêter avec des choses hors de mon contrôle

Êtes-vous satisfaite de vos résultats? À quel point est-ce que c’est douloureux? Comment est le sexe? À quoi ça ressemble? Comment se sent-on? Ce sont des exemples de questions que les gens se font poser après une opération. Au début, j’avais des questions semblables, mais j’ai réalisé que les réponses n’avaient pas tellement d’importance puisqu’il n’y avait aucun moyen d’y répondre de manière générale. Une personne peut vous donner son point de vue, mais créer une attente personnelle basée sur le récit subjectif d’un autre individu, à mon avis, n’est pas une bonne idée. Un exemple très simple : si vous me demandez si je suis satisfaite de mes résultats, la réponse est oui. Bien que cette réponse ne devrait avoir aucun sens pour vous, à moins que vous ne sachiez quelles étaient mes attentes.

Lorsqu’il s’agissait de variables hors de mon contrôle, je ne passais pas beaucoup de temps à y réfléchir avant d’y être confrontée. Par exemple : je savais que je serais inconfortable et très probablement en douleurs durant les premiers jours. Combien de temps? La seule façon de savoir était de passer par la convalescence et de constater à quel point j’aurais mal. Je me suis préparée en m’attendant à l’expérience la plus douloureuse de tous les temps, même si c’était peu probable. Au lieu d’angoisser avant la chirurgie, j’allais faire face à la douleur une fois la vulvoplastie complétée.

 

Mon expérience chirurgicale passée comme référence

Pendant que je me préparais pour cette chirurgie, je me suis rappelé mes expériences chirurgicales passées et j’ai noté les similitudes. Bien qu’il existe des différences énormes entre les types de chirurgies, il y a beaucoup de choses qui sont semblables.

Lors de mes chirurgies antérieures, j’ai toujours entretenu des relations positives avec les chirurgiens et le personnel infirmier. Mes expériences de convalescence étaient assez similaires, peu importe les chirurgies. La façon dont j’ai géré la douleur et ma réaction à l’anesthésie étaient aussi comparables. Sur la base de tous ces éléments communs, je pouvais me faire une idée de ce que j’expérimenterais pour ma vulvoplastie à Montréal.

 

L’Asclépiade

Le séjour à Montréal comprend un certain nombre de nuits à la Maison de convalescence Asclépiade avant votre retour à la maison. Ce séjour à l’Asclépiade a rendu les premiers moments postopératoires beaucoup plus agréables et simples. Imaginez le réconfort d’être dans un foyer avec d’autres patientes trans qui ont subi une reconstruction génitale comme vous. Ajoutez ensuite la présence continuelle d’infirmières spécialement formées pour répondre à vos besoins (hébergement, gestion des médicaments, soins des plaies, enseignement, etc.). Comparez ensuite cette offre à une convalescence à la maison, à l’hôpital ou dans une chambre d’hôtel et vous comprendrez la différence majeure dans l’accompagnement postopératoire chez GrS Montréal.

Avec mon expérience positive à l’Asclépiade, il était rassurant de savoir que si j’avais une complication à mon retour, je recevrais l’aide nécessaire. Et cette tranquillité d’esprit a également renforcé ma confiance dans ma relation avec mes résultats chirurgicaux.

 

Récupération à la maison

J’ai tout mis en œuvre pour rendre mon vol de retour aussi confortable que possible. En général, le vol après l’intervention chirurgicale peut être difficile, en particulier sur de longs trajets lorsque la zone opérée rend la position assise inconfortable ou douloureuse.

De plus, j’avais prévu un rendez-vous avec une infirmière de la clinique spécialisée quelques jours après mon retour. L’infirmière surveillerait mon rétablissement et mes soins après mon retour à la maison. Donc, avant même de partir pour Montréal, je ressentais déjà une certaine sécurité de savoir que quelqu’un pouvait s’occuper de moi à mon retour. En passant, c’est la même infirmière qui m’avait donné quelques excellents conseils des semaines avant de prendre l’avion vers Montréal pour la chirurgie.

Vous pouvez trouver plus de détails sur la façon dont je me suis préparée pour la récupération sur HolaSoyYo.com et même sur la façon avec laquelle j’ai composé avec un problème une fois de retour à la maison.

 

Conclusion

Comme je l’ai mentionné au début de cet article, j’ai pu développer une relation saine avec ma néo-vulve en cherchant des réponses à chacune de mes interrogations, même si parfois la réponse était « Je n’ai pas encore de réponse précise ». Je devais, avant d’avoir recours à une chirurgie d’affirmation de genre, procéder à une réflexion approfondie et un changement de perceptions au sujet des organes génitaux que j’avais depuis la naissance. Sans ce processus mental, des doutes irrésolus auraient pu miner mon degré de satisfaction envers ma nouvelle physionomie.

C’est seulement après avoir bien compris l’intervention, ses risques, les possibles complications et le processus de convalescence que j’ai pu prendre une décision éclairée.

Si vous ou une personne que vous connaissez envisagez une chirurgie d’affirmation de genre, particulièrement une vaginoplastie, assurez-vous que vous comprenez très bien les implications qu’elle comporte. Les premiers mois de convalescence d’une vaginoplastie peuvent être intenses. Plus vous obtiendrez de soutien durant cette période, plus il sera facile pour vous de vivre sereinement avec votre nouvelle anatomie.

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Lettre ouverte de notre travailleur social https://blog.grsmontreal.com/lettre-ouverte/ https://blog.grsmontreal.com/lettre-ouverte/#comments Fri, 15 Jan 2021 19:22:40 +0000 https://blog.grsmontreal.com/?p=1720 Lettre ouverte pour donner suite à l’article de Éric Yvan Lemay (Journal de Montréal) du 12 janvier 2021 intitulé «Chirurgies annulées, mais pas celle d’une meurtrière trans».

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Lettre ouverte pour donner suite à l’article de Éric Yvan Lemay (Journal de Montréal) du 12 janvier 2021 intitulé «Chirurgies annulées, mais pas celle d’une meurtrière trans».
Henri Labelle, Travailleur Social et Psychothérapeute
Henri Labelle, Travailleur Social et Psychothérapeute

Henri Labelle est travailleur social et psychothérapeute pour GrS Montréal depuis tout près de 3 ans. Diplômé en Sciences à l’Université de Montréal puis en Travail Social à l’UQAM, il s’est spécialisé en santé mentale dès les débuts de sa pratique. Il a oeuvré en milieux communautaires, dans le réseau de la santé et en pratique privée de la psychothérapie. Déjà très intéressé par les soins offerts à la population LGBTQ+, il se consacre uniquement à la clientèle de GrS Montréal depuis le début de son mandat au sein de l’entreprise.

Vendredi le 15 janvier 2021 à Montréal

Mardi matin paraissait, en première page du quotidien Le Journal de Montréal, un article du journaliste Éric Yvan Lemay qui exposait le fait que des chirurgies d’affirmation de genre avaient lieu à Montréal malgré les difficultés du réseau de santé public à subvenir à la demande en raison de la propagation de la COVID-19.

L’auteur y mêle des concepts de façon à créer, de façon bien sournoise, l’impression que des personnes trans reçoivent des services chirurgicaux au détriment de patients du réseau public de la santé. Évidemment, comment ne pas s’indigner que des chirurgies d’affirmation de genre soient maintenues alors que les hôpitaux publics doivent réduire la cadence des chirurgies critiques. C’est un amalgame très vendeur.

Le sujet a été repris par de nombreux commentateurs sous la bannière de Québecor toute la journée de façon très irrespectueuse. Certains de ces éditorialistes sont d’ailleurs bien connus pour leurs positions peu flatteuses envers la communauté trans et non-binaire.

Les commentaires du public sur les médias sociaux au sujet de l’article de M. Lemay en disent long aussi sur le mépris que doivent affronter les minorités sexuelles et de genre encore aujourd’hui. Si les soins pour cette clientèle sont si rares, c’est que très peu de professionnels sont formés pour répondre aux besoins criants de cette population.

GrS Montréal, filiale du Centre Métropolitain de Chirurgie, offre des services chirurgicaux aux personnes trans depuis des décennies. Jusqu’à tout récemment, il s’agissait du seul centre au Canada où ces chirurgies essentielles étaient offertes et GrS Montréal demeure, à ce jour, le seul établissement privé spécialisé au pays.

Il faut comprendre que le bassin de patients·tes trans et celui du réseau public de la santé ne constituent pas un vase communiquant. Il ne s’agit donc pas d’un choix à faire entre deux clientèles. Même si le Centre Métropolitain de Chirurgie cessait ses activités de chirurgies d’affirmation de genre, aucun impact positif ne serait ressenti pour la clientèle du réseau public. D’ailleurs, plusieurs discussions avec le ministère de la Santé et des Services sociaux ont eu lieu en début de pandémie mais nous n’avions pas les ressources nécessaires pour le supporter.

Le Centre Métropolitain de Chirurgie n’a pas l’équipement d’un hôpital public capable de recevoir des patients atteints de problèmes de santé physique critiques comme un cancer ou un trouble cardiaque. Laisser entendre qu’une personne qui reçoit un service chirurgical lié à son genre ici empêche un patient atteint de cancer d’être opéré est complètement malhonnête et erroné. C’est aussi faire fi des multiples spécialités médicales!

Lors de la première vague d’infection à la COVID-19, l’hôpital a dû cesser ses activités durant tout près de 3 mois. Malgré tout, une équipe a été constituée pour intervenir auprès d’une clientèle en grande détresse. Les demandes de services en santé mentale ont explosé dans tout le pays en lien avec l’annulation des chirurgies qui étaient prévues au printemps. Les organismes venant en aide aux personnes issues des minorités sexuelles et de genre ont été débordés de demandes d’aide.

Contrairement au message véhiculé dans l’article et par les commentateurs mardi, l’accès à ces traitements chirurgicaux est long et fastidieux! Les personnes désireuses d’y avoir recours doivent s’armer de patience et de résilience car il ne suffit pas de « s’inscrire » pour la chirurgie. Elles doivent parfois rencontrer de nombreux professionnels en santé physique et mentale pour confirmer leur éligibilité auxdites chirurgies.

Considérer les chirurgies d’affirmation de genre comme de simples procédures esthétiques démontrent à quel point le sujet de la dysphorie de genre est mal connu. Les statistiques sur le suicide chez la population trans sont démesurées si on les compare à celles de la population en général. Pour les personnes qui désirent avoir recours à ces interventions, le chemin est jonché d’obstacles et l’annulation sans date de report prévue est vécue de façon catastrophique pour plusieurs d’entre elles.

Les interventions des journalistes et commentateurs de Québecor auront simplement permis que les personnes trans soient pointées du doigt pour les problèmes actuels du réseau de la santé québécois. Le Centre Métropolitain de Chirurgie a mis en place des mesures sociosanitaires exemplaires qui font en sorte qu’aucune éclosion de COVID-19 n’a eu lieu en son sein depuis le tout début de la pandémie. Nous sommes tous empathiques et compatissants envers les Québécois qui ont besoin de soins urgents pour des problèmes de santé graves et qui n’y ont pas accès. Cependant, accuser une population déjà marginalisée et diminuer l’importance de ses besoins en soins médicaux n’aidera absolument personne.

Une rigueur journalistique de base et un minimum de compassion auraient permis à l’auteur de l’article de comprendre à quel point il fait erreur lorsqu’il laisse entendre que les chirurgies d’affirmation de genre ne sont pas essentielles. Si ses collègues et lui-même avaient simplement pris la peine d’appeler un organisme qui vient en aide aux personnes trans avant de donner leurs opinions mal informées, peut-être auraient-ils pu éviter de ridiculiser l’impact de la dysphorie de genre pour les personnes qui en souffrent au quotidien.

Henri Labelle, B.Sc. B.T.S. – Au nom de toute l’équipe de GrS Montréal
Travailleur Social et Psychothérapeute pour GrS Montréal


À lire sur le même sujet: Gender Confirmation Surgery: Cosmetic or Reconstructive Procedure? (Par les Drs Pierre Brassard et Alex Laungani).

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Pourquoi j’ai choisi la vulvoplastie? https://blog.grsmontreal.com/vulvoplastie/ https://blog.grsmontreal.com/vulvoplastie/#comments Wed, 27 May 2020 18:03:57 +0000 https://blog.grsmontreal.com/?p=1468 Une vulvoplastie est une reconstruction génitale d’affirmation de genre qui permet de reconstruire une néo-vulve. C'est une chirurgie qui façonne les organes génitaux féminins externes, et non la cavité vaginale.

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Une vulvoplastie est une reconstruction génitale d’affirmation de genre qui permet de  reconstruire une néo-vulve. C’est une chirurgie qui façonne les organes génitaux féminins externes, et non la cavité vaginale.

Collaboration spéciale : Franches est une anciene patiente de GrS Montréal et de Dr Pierre Brassard. Elle est une ardente défenseuse de l’autonomisation par la connaissance et l’expérimentation. Franches est également l’autrice et l’éditrice de HolaSoyYo.com («Bonjour, c’est moi» en espagnol), un blogue où elle partage ses expériences et ses réflexions sur le changement de l’expression de genre.

Pourquoi une vulvoplastie? Pour commencer, c’est une question qui ne se pose tout simplement pas. On ne demande pas à quelqu’un de justifier le choix d’une chirurgie, d’autant moins lorsqu’il s’agit de reconstruction génitale. Ça ne se fait pas plus que de demander à quelqu’un pour quelle raison il épouse telle ou telle personne. Le recours à une reconstruction génitale et le choix du type de chirurgie sont des décisions ultra personnelles, et le sujet peut être très délicat pour certaines personnes. Donc, à moins d’être très proche de la personne concernée, évitez de lui poser des questions aussi personnelles. Maintenant que nous avons éclairci ce point, on continue?

Pourquoi ce billet de blogue ?

Lorsqu’un sujet est aussi personnel et délicat, l’un des enjeux est que les gens en parlent peu, ce qui rend les informations plutôt limitées. Des informations et de la documentation sont certes disponibles, mais la plupart sont de nature médicale et technique; elles ne sont pas écrites du point de vue d’une patiente. L’idée principale de ce billet est de partager les raisons pour lesquelles j’ai choisi ce type de chirurgie. C’est forcément très personnel, et mon but n’est pas de convaincre qui que ce soit de choisir un type de chirurgie plutôt qu’un autre. Je veux simplement raconter comment j’ai vécu mon processus de décision, afin que d’autres personnes puissent s’en servir comme référence, au besoin. Il faut dire que lors de mon introspection, j’ai fait des recherches et j’ai été surprise de constater que certaines femmes transsexuelles ne connaissaient pas cette alternative à une vaginoplastie « traditionnelle » ou « complète ». L’objectif de ce billet est donc de faire connaître cette option et de présenter mon point de vue.

Mais qu’est-ce qu’une vulvoplastie ou une vaginoplastie sans cavité vaginale ?

Une vulvoplastie est une reconstruction génitale d’affirmation de genre qui permet de reconstruire une néo-vulve. C’est une chirurgie qui façonne les organes génitaux féminins externes, et non la cavité vaginale. Ce type de chirurgie peut porter des noms différents en fonction de quelques facteurs, mais ils ont essentiellement tous la même signification :

  • Vulvoplastie
  • Vaginoplastie sans cavité
  • Vaginoplastie superficielle / à profondeur minimale / à profondeur limite
  • Vaginoplastie cosmétique / esthétique
  • Vaginoplastie partielle / à profondeur nulle

Le nom varie parfois selon le chirurgien ou le centre chirurgical, mais il dépend également souvent de la patiente. En faisant mes recherches, je me suis rendu compte que certaines patientes préfèrent le mot « vaginoplastie » pour décrire leur chirurgie, puisque le terme en lui-même, évocateur d’un vagin déjà existant, soulage la dysphorie et réaffirme le genre. J’ai également trouvé des références expliquant que certaines patientes préfèrent utiliser les termes « peu profond / profondeur minimale / profondeur limite » plutôt que « sans profondeur / profondeur nulle », car la notion de profondeur a une connotation plus positive pour elles. Pour ma part, je préfère le mot « vulvoplastie », que je trouve très descriptif. Je dois dire qu’en raison de la façon dont je m’identifie, je ne vois aucun avantage à associer le mot « vagin » à mon intervention. Je fais la distinction entre ce que je préfère « pour mon opération » et « pour le type d’intervention ». Bref, la patiente est libre de choisir le nom de son opération, un nom qui correspond à la façon dont elle se perçoit.

Mes raisons personnelles

Oh la la! Permettez-moi de reprendre mon souffle avant de m’ouvrir sur quelque chose d’aussi personnel! (Allez, inspirons profondément!) Dire qu’au début de ce billet, je disais que la question du pourquoi ne devrait pas être posée par le premier venu, me voilà qui m’élance pour y répondre. Bon, c’est parti… Avant mon opération, j’avais bien entendu mes propres raisons, mais je n’avais jamais eu à les exprimer. Je n’avais donc pas beaucoup réfléchi à la façon dont je répondrais, et ce n’est qu’après m’être fait poser la question plusieurs fois que j’ai vraiment cherché au fond de moi une réponse sincère. Cette réponse sincère, et qui se trouve être aussi la plus simple, est que j’ai choisi une vulvoplastie en raison de la façon dont je m’identifie. Plusieurs facteurs ont motivé ma décision, des facteurs que je vais démêler ici, par ordre d’importance pour moi.

Le sexe avec pénétration

Je n’ai aucun intérêt pour le sexe vaginal ou la pénétration. Aucun. Je vous avais prévenu que j’allais devenir intime, non? Je ne suis pas du tout attirée par les hommes non plus, autant dire que les chances que je m’intéresse au sexe vaginal sont pratiquement nulles. Parmi mes différents facteurs décisionnels, celui-ci était probablement un des plus importants. Avant mon processus de décision, j’ai eu une discussion avec le psychologue qui a fait une de mes évaluations chirurgicales. C’était dans le cadre de mes recherches et de mon examen de conscience, et, bien sûr, ce sujet a été abordé. Nous avons conclu que si, pour une raison étrange, je m’intéressais aux rapports sexuels avec pénétration, il y aura toujours la possibilité d’utiliser « la porte de derrière » (i.e. le sexe anal). Donc, de mon point de vue, je ne renonce pas à la pénétration, ce sera comme je le souhaite. Mais… non merci.

La cohérence avec mon identité de genre

Non, le sexe avec pénétration n’était pas mon facteur décisif. En revanche, le fait d’être cohérente avec mon identité de genre l’était absolument. Je m’affirme et me présente totalement comme une femme, et si mes organes génitaux de naissance ne m’ont jamais causé de dysphorie (même après m’être affirmée à temps plein), cela m’a toujours occupé l’esprit. Je détestais l’idée que quiconque puisse voir mon entrejambe et remette en question mon identité, mon genre. Et tant qu’à être tout à fait sincère avec moi-même et mon identité de genre : f#$k le tucking ! J’ai toujours détesté le tucking, détesté mon apparence et le fait de m’inquiéter qu’on la remarque. Je ne voulais qu’une chose, une image cohérente avec la personne que je suis. Mon expression sexuelle était directement liée à ma garde-robe, et même si c’était rare qu’on les voyait, mes organes génitaux masculins m’empêchaient de m’habiller comme je le voulais. Je me suis toujours sentie limitée dans le choix de mes vêtements, et je voulais me débarrasser de ce sentiment frustrant. Les vêtements que je choisis de porter ont d’ailleurs toujours une grande importance pour moi. Dans mon échelle de valeurs, l’apparence extérieure se plaçait bien au-dessus de la fonctionnalité d’un néo-vagin.

Autosoins (Dilatations et douches vaginale)

Une vaginoplastie « complète » implique des dilatations et des douches vaginales à vie, ce qui n’avait aucun sens pour moi. Je vous l’ai dit, les rapports vaginaux ne m’intéressent et ne m’attirent pas. Si j’avais voulu laisser la porte ouverte à des relations vaginales, ma décision aurait peut-être été différente et l’idée des soins m’auraient moins dérangée. C’est clairement mon absence de désir pour le sexe avec pénétration vaginale qui l’a emporté face à l’importance des soins requis suite à une telle intervention. Durant ma phase de recherches, ma décision a en effet été appuyée par la nette impression que plusieurs des complications post-opératoires pouvaient être dues au fait que les patientes ne comprenaient pas bien le niveau d’autosoins qu’une vaginoplastie « complète » implique. Je parlerai plus loin du risque accru de complications. Précisons pour l’instant qu’un suivi de vaginoplastie « complète » implique 4 dilatations et douches vaginales par jour pendant le premier mois postopératoire. Le rythme se poursuit pendant quelques mois, jusqu’à ce que les tissus mous guérissent, Ensuite, la fréquence des dilatations et des douches vaginales diminue progressivement; on parle d’une fois par jour après 6 mois, pour environ six autres mois. Après la première année suivant la chirurgie, la fréquence diminue à une seule fois par semaine, mais doit être maintenue à vie.

Convalescence

La convalescence est importante, mais par rapport aux trois facteurs précédents, elle se situe beaucoup plus bas dans mon échelle d’importance. Le rétablissement après une opération de reconstruction génitale est difficile, mais il faut se rappeler qu’il s’agit d’une « phase temporaire » et que ça va passer. La guérison est tout de même un facteur important à prendre en compte. Les trois premiers mois suivant une vaginoplastie « complète » représentent un véritable emploi à temps plein, avec un calendrier de suivi très rigide. Puisque je ne voulais qu’obtenir l’aspect extérieur sans la fonctionnalité complète d’une cavité vaginale, j’ai tenu compte de la différence entre les calendriers des soins de convalescence d’une vulvoplastie et d’une vaginoplastie « complète ». Le rétablissement après une vulvoplastie se fait en 8 semaines environ (tout le monde guérit à un rythme différent, donc plus ou moins longtemps). Le programme d’autosoins est plus léger que celui d’une vaginoplastie « complète ». En gros, le programme de soins se concentre sur une hygiène sévère du site chirurgical, plutôt que sur la prévention de la fermeture de la cavité vaginale.

Risques et complications

Toute intervention chirurgicale comporte des risques, et plus une procédure est complexe, plus les risques de complications sont élevés, bien entendu. En raison de la façon dont la cavité d’un néo-vagin est créée et du fait qu’elle nécessite de fréquentes dilatations, surtout au cours des premiers mois, il existe un léger facteur de risque, comme une fistule recto-vaginale ou d’autres complications mineures. Ce risque est absent lorsqu’il n’y a pas de cavité. De plus, une vulvoplastie comporte moins de risques de complications causées par la tension des tissus mous, puisqu’il n’est pas nécessaire d’insérer de dilatateurs. Enfin, comme il y a moins de sutures, moins de surface de peau (pas besoin de la doublure du vagin) et aucun besoin d’insérer de corps étrangers (dilatateurs et douche vaginales), le risque d’infection est légèrement plus faible. À long terme, une vaginoplastie « complète » comporte également le risque d’un prolapsus vaginal si la routine de dilatations n’est pas respectée. L’hygiène est toujours importante, mais en présence d’une cavité vaginale, le risque de complications peut vraiment augmenter si les douches vaginales ne sont pas maintenues. Ce que j’essaie de dire, c’est qu’il en va selon les besoins de chacune. Dans mon cas, mes désirs ne nécessitaient clairement pas les risques qu’impliquait une vaginoplastie « complète ».

Les autres facteurs qui ne s’appliquent pas à moi

J’ai parlé plus haut des facteurs personnels dont j’ai tenu compte pour décider de mon type d’opération. Ce sont les miens, mais ce ne sont pas les seuls. Il existe en effet plusieurs autres facteurs dont les gens peuvent tenir compte. Ils ne s’appliquaient pas à moi et n’ont pas eu d’effet sur ma décision, mais les voici tout de même, trois facteurs pour lesquels j’ai trouvé des références. Bien entendu, il en existe certainement plusieurs autres, mais allons-y avec ces trois-là.

Chirurgie non-binaire

Les personnes qui s’identifient comme non-binaires, non conformes au genre, fluides ou se situant ailleurs dans le spectre des genres peuvent trouver dans la vulvoplastie un excellent moyen de soutenir leur identité.

Problèmes de santé

Si la création d’un canal vaginal est contre-indiquée en raison d’autres problèmes de santé ou de conditions préexistantes, une vulvoplastie peut représenter une alternative très intéressante pour les personnes dans cette situation. Bien entendu, il faut en discuter avec son médecin traitant et/ou le chirurgien.

Âge

L’âge de la patiente peut être un facteur très important à considérer. Pour une personne plus âgée, et en raison des différences dans le rétablissement et dans les autosoins requis, l’âge peut être un facteur décisif. Cependant, il est intéressant de noter que paradoxalement, l’âge peut être un sujet de préoccupation chez les professionnels de la santé lorsqu’il s’agit d’une patiente plus jeune. Lorsque je me préparais à écrire ce billet, je suis tombée sur la référence à une étude (PDF) qui examinait l’attitude des professionnels de la santé affiliés au WPATH vis-à-vis de l’option d’une vulvoplastie pour les patientes âgées de 18 à 21 ans. On a constaté que certains professionnels étaient plus réticents à recommander l’option sans cavité aux patientes de cette tranche d’âge.

La décision de la patiente

En fin de compte, la décision revient à la patiente et à personne d’autre. Vu le manque actuel de sources d’information fiables ou détaillées, j’espère vraiment que mon témoignage pourra aider quelqu’un; tant de facteurs personnels peuvent influencer une telle décision. À tout le moins, j’encourage vivement la discussion afin que davantage de personnes en prennent conscience : il existe une option de reconstruction génitale sans cavité vaginale.

Franches

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Entrevue avec June Pilote https://blog.grsmontreal.com/june-pilote/ https://blog.grsmontreal.com/june-pilote/#respond Tue, 28 Apr 2020 18:31:35 +0000 https://blog.grsmontreal.com/?p=1349 June Pilote est une personne impliquée dans la communauté LGBTQ+ de Montréal.

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J’ai l’immense privilège de rencontrer et former des liens d’amitié avec des activistes de la région, en discutant de nos travaux personnels et communautaires au niveau de sujets LGBTQ+.

Collaboration spéciale: Alex Simon est un.e étudiant.e Montréalais.e d’origine américaine de 21 ans qui s’intéresse aux réalités des personnes trans et LGBTQ. Ellui-même non binaire, iel a proposé à GrS Montréal de composer quelques articles pour le blogue TransAvenue.

Pour cet article, j’ai décidé de poser des questions à June Pilote, directeur exécutif chez Alterhéros à Montréal et vloggeur sur des réalités queer et trans.

Alex Simon: Si vous êtes à l’aise de le partager avec nous, comment vous décririez vous au niveau de votre identité queer et trans (transmasculine, transféminine, non-binaire, etc.)? Quels pronoms utilisez-vous?

June Pilote: Je suis un humain non binaire transmasculine et j’utilise les pronoms il/lui en français et they/them en anglais. Je ne m’identifie pas énormément aux pronoms neutres en français, alors j’ai décidé d’utiliser l’alternative “masculine”.

 

AS: Quelle sorte d’activisme faites-vous dans la communauté LGBTQ+?

JP: Je fais de l’activisme LGBTQ+ depuis maintenant plus de cinq ans. J’ai commencé en tant que membre sur les conseils administratifs de différents organismes, en faisant du soutien actif par les pairs, et en facilitant des ateliers. Présentement, je suis le directeur exécutif d’Alterhéros, une ressource en ligne par et pour des personnes LGBTQ+, où on répond à des questions sur la sexualité, l’identité de genre, l’orientation sexuelle et toutes sortes d’autres sujets. On offre également des services par et pour des jeunes LGBTQ+ issus de la neurodiversité, du soutien par les pairs, des événements sociaux, le partage de ressources, etc. J’ai également une présence en ligne où je parle de ma transition et de mon identité queer en général. À travers mon compte Instagram, podcast et blogue, je discute de sujets tels que ma double mastectomie, ma dysphorie de genre et quels jouets sexuels peuvent réduire la dysphorie!

 

AS: Quel est votre parcours académique? Votre carrière actuelle ou de rêve?

JP: En raison de trucs de santé mentale qui viennent avec le fait d’être queer et trans, je n’ai jamais été en mesure de compléter un diplôme. J’ai fait deux ans d’un baccalauréat en histoire en 2011, et un an et demi en études du genre à Concordia en 2017.

 

AS: Quelles sources d’inspiration queer/trans/non-conformes dans le genre aviez-vous en grandissant?

JP: Aucun (rire). J’ai eu accès à l’Internet pour la première fois quand j’ai eu 14 ans. J’ai fait quelques recherches à propos des personnes gaies et lesbiennes, mais jamais à propos de l’identité de genre. J’ai toujours eu un inconfort à propos de mon genre, mais je n’ai jamais eu les mots pour le décrire. J’ai eu vent de réalités trans une fois rendu à l’université et rencontré Sophie Labelle en 2013. L’avoir comme amie m’a vraiment ouvert les yeux sur ce qu’est être trans, et comment je n’avais pas besoin de vivre avec mon inconfort toute ma vie.

 

AS: Quelle a été votre experience de coming out avec votre famille, vos amis et collègues?

JP: J’avais surtout des ami.es LGBTQ+, donc c’était plutôt facile avec elleux. Pour ma famille c’était un peu plus difficile. J’ai encore beaucoup de sentiments face à ça, donc je préfère ne pas en parler beaucoup. Tu peux m’écouter parler à propos de mon histoire de coming out dans le premier épisode de mon podcast «C’est quoi mon genre».

 

AS: Qu’est-ce que tu aimerais qu’une version plus jeune de toi sache à propos de l’amour de soi et de l’acceptation en tant que personne queer/trans? À propos de tes relations avec autrui?

JP: Que je ne suis pas seul, que ce sera difficile mais que ça va valoir la peine. Qu’être trans et queer ne te fait pas sentir aussi seul qu’on puisse le croire et qu’on se découvre au cours de notre vie.

 

AS: À ton avis, quelles seraient les prochaines étapes dans l’avancement des droits queer et trans? Quels défis devraient être soulignés?

JP: Tant de défis! Les droits pour les personnes trans migrantes, un accès plus facile aux chirurgies et aux hormones pour toustes, plus de financement au niveau des chirurgies pour personnes transféminines (dont la fémininisation faciale, etc.)

 

AS: Quels conseils donneriez-vous aux personnes queer/trans qui commencent à se découvrir?

JP: Si tu peux, suivre les gens trans sur les réseaux sociaux, t’entourer d’acceptation trans digitale. Tu n’as pas besoin de faire un coming out si ce n’est pas sécuritaire ou accessible pour toi.

Alex Simon

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Comment se fait la sélection du personnel infirmier du Centre métropolitain de chirurgie? https://blog.grsmontreal.com/selection-du-personnel-infirmier-au-centre-metropolitain-de-chirurgie-cmc/ https://blog.grsmontreal.com/selection-du-personnel-infirmier-au-centre-metropolitain-de-chirurgie-cmc/#comments Mon, 10 Feb 2020 18:33:33 +0000 https://blog.grsmontreal.com/?p=1055 Le personnel soignant du Centre métropolitain de chirurgie est trié sur le volet. Cette méticuleuse sélection n’est pas exclusivement basée sur le contenu du CV de chaque employé : elle est, en grande partie, guidée par plusieurs autres aspects.

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Le personnel soignant du Centre métropolitain de chirurgie est trié sur le volet. Cette méticuleuse sélection n’est pas exclusivement basée sur le contenu du CV de chaque employé : elle est, en grande partie, guidée par plusieurs autres aspects.

«J’ai été rencontrée une première fois en entrevue durant laquelle on a bien sûr discuté du poste, de mes compétences et de mes expériences, partage Daphney Prophète, infirmière et conseillère clinicienne au CMC. Au terme de cette première rencontre, une seconde a été planifiée. Cette fois, Dr Brassard était présent. Nous avons alors discuté davantage du volet humain du travail.»

Comme c’est le cas au sein d’autres organisations évoluant dans des domaines de niche où le travail quotidien se fait dans des conditions uniques, le service des ressources humaines s’efforce ainsi de trouver les meilleurs candidats, quitte à sortir parfois des sentiers battus pour y arriver.

En fait, plusieurs choses sont faites différemment au CMC. Récemment, lors d’un processus d’embauche visant à engager une infirmière clinicienne au bloc opératoire, on a offert à la candidate la possibilité de passer du temps à titre d’observatrice en premier lieu. Cela lui a permis de voir comment se déroulent les chirurgies, de rencontrer la chef du département ainsi que les membres de l’équipe de travail. Ceux-ci ont pu lui parler des enjeux et des défis à venir. Voilà une approche peu commune comparativement à celles qui prédominent habituellement dans le réseau de la santé.

Les valeurs humaines à l’avant-plan

Une fois l’embauche complétée, des formations sont offertes à l’interne. En plus d’informer sur la pratique, celles-ci permettent d’imprégner les nouveaux employés de la culture très forte du CMC, laquelle est basée sur un système de valeurs. Pour le bien de tous, il est important que les nouveaux employés adhèrent à toutes les valeurs de l’entreprise et s’inscrivent dans la culture de l’établissement.

«On est un groupe de directeurs et directrices et on connaît très bien les forces de chacun, ajoute Mme Prophète. On est dans l’acceptation et non pas dans le désir de changer l’autre. Il y a toutes sortes d’employés et c’est ce qui enrichit la dynamique.»

«Lorsque j’ai été engagé, c’était pour moi une première expérience dans le secteur médical privé, partage Henri Labelle, travailleur social et psychothérapeute. Quand je suis arrivé pour la première fois à la cafétéria, j’ai vu des gens qui semblaient vraiment aimer leur travail. L’heure du repas n’était pas utilisée pour se défouler de sa journée, mais bien pour discuter dans une belle ambiance et se reposer.»

De toute évidence, les conditions de travail favorables du personnel soignant du CMC font en sorte que les soins prodigués aux patients s’en trouvent bonifiés. Mieux encore: ils sont donnés dans une ambiance de parfaite convivialité.

Néanmoins, les enjeux de pénurie de main-d’œuvre qui touchent l’ensemble du Québec concernent aussi le CMC. C’est d’autant plus vrai que, malgré sa réputation enviable et sa notoriété dans les sphères médicale et chirurgicale, cet établissement n’a jamais cherché à attirer l’attention.

Dans un tel contexte, il est donc plus qu’intéressant de connaître les conditions de travail particulièrement favorables de cet établissement réputé et de savoir que le respect y est maître en tout temps.

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Dr Pierre Brassard en visioconférence avec des médecins français https://blog.grsmontreal.com/dr-pierre-brassard-en-visioconference-avec-des-medecins-francais/ https://blog.grsmontreal.com/dr-pierre-brassard-en-visioconference-avec-des-medecins-francais/#comments Tue, 04 Feb 2020 20:45:27 +0000 https://blog.grsmontreal.com/?p=1011 C’est le 24 janvier 2020 que s’est tenue la première visio-conférence présentée par Dr Pierre Brassard auprès de professionnels de la santé de la France.

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C’est le 24 janvier 2020 que s’est tenue la première visio-conférence présentée par Dr Pierre Brassard auprès de professionnels de la santé de la France.

Une collaboration entre Dre Marie-Jeanne Martin (Maison Dispersée de Santé, Lille, France), le Comité d’Usagers Trans (Marie De La Chenelière) et les professionnels de GrS Montréal (Dr Pierre Brassard et Daphney Prophète, infirmière clinicienne) a permis de mettre sur pieds une présentation offerte à des professionnels et médecins de plusieurs cliniques médicales françaises. En tout, une vingtaine de participants ont joint la visioconférence parmi lesquels nous retrouvons une majorité de médecins, mais aussi des infirmières, une orthophoniste et une kinésithérapeute.

La Maison Dispersée de Santé, qui offre des soins de santé pluridisciplinaires dans la région des Hauts-de-France, travaille à l’amélioration de la santé globale de ses usagers parmi lesquels se retrouvent plusieurs personnes issues de la communauté LGBTQ+.
En direct des bureaux de GrS Montréal, la présentation d’une durée de près d’une heure trente avait pour objectif de mieux outiller les médecins et autres professionnels de la santé français aux soins postopératoires des patients ayant recouru à une chirurgie d’affirmation de genre.

Maison Dispersée de Santé
Maison Dispersée de Santé, Lille, France.

Après une brève introduction sur l’histoire de GrS Montréal et du Complexe chirurgical CMC, il a été question de la transidentité et de la dysphorie de genre. La dysphorie de genre est la souffrance liée à l’inadéquation entre l’identité de genre d’une personne et le sexe qui lui a été attribué à la naissance. La chirurgie d’affirmation de genre est l’un des traitements efficaces pour traiter la dysphorie de genre.

Deux procédures chirurgicales ont ensuite été discutées en détail, à savoir la mastectomie — ou masculinisation du torse — et la vaginoplastie, soit la création d’organes d’apparence féminine à partir des tissus existants chez les femmes trans. Les techniques chirurgicales ont été abordées, ainsi que les risques associés, les complications possibles et traitements à y apporter.

Un rapide survol des autres interventions chirurgicales pratiquées chez GrS Montréal a aussi été présenté et les professionnels français ont pu poser leurs questions directement à Dr Brassard.

L’expérience de cette première visioconférence fut si enrichissante qu’il y a déjà des discussions pour en organiser davantage dans un futur rapproché. GrS Montréal est fière de pouvoir compter sur l’expertise chirurgicale reconnue mondialement de Dr Pierre Brassard et d’en faire profiter la communauté médicale intéressée aux soins des personnes trans.

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Khate Lessard (Occupation Double – OD) nous raconte son expérience chez GrS Montréal https://blog.grsmontreal.com/khate-lessard-occupation-double-raconte-son-experience-grs-montreal/ https://blog.grsmontreal.com/khate-lessard-occupation-double-raconte-son-experience-grs-montreal/#comments Tue, 07 Jan 2020 03:02:57 +0000 https://blog.grsmontreal.com/?p=928 Khate Lessard a été la première candidate trans à être accueillie sur le plateau de la populaire émission Occupation double.

Elle a accepté de nous accorder une entrevue exclusive pour le blogue TransAvenue.

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Khate Lessard a été la première candidate trans à être accueillie sur le plateau de la populaire émission Occupation double. Elle a accepté de nous accorder une entrevue exclusive pour le blogue TransAvenue.

Ces dernières semaines, pas une journée (ou presque) ne s’achève sans que quelqu’un lui ait parlé de sa chirurgie d’affirmation de genre effectuée au Centre métropolitain de chirurgie (GrS Montréal). Celle qui réside désormais à Laval a en effet été opérée pour une vaginoplastie.

«Lorsque j’ai commencé à penser à l’opération et que je me suis sentie prête à amorcer le processus, j’ai dû commencer par la création de mon dossier. Je ne sais pas comment ça se passe à Montréal, mais dans mon coin, en Abitibi, ça a pris plusieurs mois. Il a fallu que je rencontre plusieurs spécialistes et chacun d’eux devait remplir une lettre de recommandation», explique-t-elle.

Ainsi, au terme d’une myriade de rencontres en privé avec sexologue, psychoéducatrice, médecin de famille, psychologue et autres professionnels et spécialistes de la santé, Khate avait ce qu’il fallait pour passer à l’étape suivante. Pas moins d’un an et demi s’est écoulé entre le début du processus et le jour «J».

«Une fois sur place, j’ai été surprise de constater à quel point la clinique est belle et que toute l’équipe est aux petits soins de façon très intense! Disons que ça faisait mon affaire, car je suis une personne qui angoisse facilement. Qu’on le veuille ou non, même si on se renseigne d’abord sur le sujet, on a peur d’entrer comme dans une pièce noire en arrivant à l’hôpital… mais tout le monde a été tellement gentil! Les employés sont venus se présenter un à un. Je sentais comme une ambiance familiale. Tout le monde est calme et on a droit à une grande écoute, à tout moment. Bref, on se sent rapidement comme dans une grande maison!», expose l’ex-candidate d’OD.

L’expérience humaine

«Tout au long de mon séjour chez GrS Montréal, j’ai vraiment ressenti le côté humain. Je m’attendais à ce que ce soit comme dans un hôpital où les employés courent toujours un peu parce qu’il y a beaucoup de choses à faire, mais ce n’était pas le cas. Durant les premiers jours, ça n’a pas été sans peine, mais j’ai reçu toute l’écoute voulue», assure-t-elle.

On le devine, lorsqu’une personne connue du grand public est opérée pour une chirurgie d’affirmation de genre et que cette nouvelle est publicisée, il y a des réactions. Sans chercher à se mettre en valeur, Khate Lessard est toutefois heureuse de provoquer des réactions et de susciter des débats autour de ce thème.

«Je n’ai pas fait ça pour le «fun» ou pour avoir de l’attention. On ne peut pas faire ça pour avoir de l’attention. Je veux tellement axer ça sur le côté informatif. Il faut qu’on parle de diversité sexuelle et qu’on puisse voir ce qu’il y a autour, comme, entre autres, une vaginoplastie. Je veux contribuer à démystifier tout ça. Je veux faire de bonnes choses et de bons gestes. Si ça peut aider des gens qui auront à vivre ça, tant mieux!», estime-t-elle.

L’Asclépiade, un lieu dont on se souvient

«J’ai passé environ sept jours à l’Asclépiade. La bouffe y est vraiment excellente! Pour vrai, c’est un buffet à tous les repas. Ce n’est pas de la bouffe cheap. Je me souviens d’avoir mangé d’excellentes poitrines de poulet à la grecque, avec fromage… On sent que le chef s’amuse à faire ses menus, assure celle qui a réalisé plusieurs capsules sur le web. J’ai d’ailleurs pris le temps de parler avec lui. Il me disait qu’après une opération comme celle qu’on subissait, soit une vaginoplastie ou une phalloplastie, il est important de se nourrir d’aliments protéinés.»

Et il n’y a pas que la nourriture qui soit bien adaptée au besoin des utilisateurs : tout est pensé pour procurer confort et quiétude aux occupants de L’Asclépiade.

«Il y a un gros réfrigérateur rempli de jus de canneberge, qui sont très bons pour la vessie, et des coussins qui nous permettent de nous asseoir confortablement et sans douleur sur les chaises. C’est l’fun parce que tout le monde là-bas vit la même chose et on mange tous autour de la même table. On peut discuter et certaines personnes sont là depuis plus longtemps que d’autres. Parfois, elles donnent des conseils aux autres à propos des jours à venir et de ce qu’elles devront faire. On se sent écoutés et suivis dans toutes les démarches et tout au long du processus», conclut celle qui a étudié dans le domaine des communications.

Des suivis serrés

«Je suis revenue chez moi, mais chaque semaine, les gens de GrS Montréal font des suivis. On se parle par téléphone et par courriel et je dois aussi envoyer des photos pour qu’on s’assure que tout va bien. Je trouve ça très sécurisant. Par exemple, si un saignement survient, je n’ai qu’à prendre une photo et à l’envoyer pour rapidement recevoir une réponse», fait savoir la jeune femme.

Et l’avenir?

Bonne communicatrice, Khate Lessard est aussi devenue une amie proche de Julie Snyder. Aussi, dans un avenir rapproché, elle a comme projet de montrer de quel bois elle se chauffe au petit écran.

«J’ai toujours aimé faire toutes sortes de choses dans la vie. Actuellement, je suis ancrée dans cette vague-là, car on me reconnaît pour ça. Je vais toujours continuer de militer pour cette cause-là, mais je vais aussi faire autre chose!», promet la rafraîchissante Lavalloise.

Ceux qui la suivent l’ont adoptée et il y a fort à parier que sa carrière ne fait que commencer. Une carrière nouvelle, mais surtout : une vie nouvelle…

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GrS Montréal dévoile deux vidéos corporatives lors du congrès de la CPATH 2019 https://blog.grsmontreal.com/videos-corporatives-au-cpath-2019/ https://blog.grsmontreal.com/videos-corporatives-au-cpath-2019/#respond Wed, 30 Oct 2019 03:50:52 +0000 https://blog.grsmontreal.com/?p=725 Dans le cadre du congrès annuel de la CPATH qui se déroulera ce week-end, à Montréal, le Complexe chirurgical CMC présentera deux vidéos fort touchantes.

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Dans le cadre du congrès annuel de la CPATH qui se déroulera ce week-end, à Montréal, le Complexe chirurgical CMC présentera deux vidéos fort touchantes.

Le contenu de la première vidéo permet de découvrir l’étendue des services offerts chez GrS Montréal et de constater la grande importance accordée au volet humain durant toute la démarche entourant une chirurgie d’affirmation de genre.

On apprend également que, chaque année, pas moins de 1000 patients de partout à travers le monde choisissent de faire confiance au Complexe chirurgical CMC et à sa filiale GrS Montréal pour avoir recours à une intervention chirurgicale d’affirmation de genre. Chaque année, près de 700 chirurgies génitales y sont effectuées.

Pas étonnant quand on sait que les chirurgiens de cet hôpital privé sont considérés comme les plus expérimentés au monde dans le domaine de la chirurgie d’affirmation de genre, en plus d’être souvent cités comme références.

Dans l’une des vidéos, le Dr Pierre Brassard, directeur médical et propriétaire associé du Complexe chirurgical CMC, évoque notamment l’évolution des techniques qui ne cessent de s’améliorer au fil des ans.

Si plusieurs des patients du Dr Brassard l’ont remercié d’avoir ni plus ni moins sauvé leur vie, le principal intéressé tient à nuancer ces propos.

« En réalité, on ne sauve pas la vie de personnes qui vont mourir d’une maladie, mais on soulage des gens d’une détresse si forte qu’au bout du compte, le bénéfice pour le patient est immense », partage le réputé chirurgien.

Trois témoignages touchants

Dans la seconde vidéo, on a droit aux témoignages poignants de Adany, Nicolas et Laura.

Authentiques et touchantes, ces trois personnes provenant d’endroits et de milieux différents relatent à quel point leur chirurgie d’affirmation de genre a complètement changé leur vie et pour quelles raisons.

Par exemple, Adany évoque le sentiment de l’imposteur qui a longtemps été le sien.

« J’étais rendue à un moment de ma vie où le fait de passer par le Complexe chirurgical CMC et la Maison de convalescence Asclépiade me permettait de guérir. À partir de ce moment, j’ai pu fermer un chapitre et en recommencer un nouveau », exprime-t-elle.

De toute évidence, voilà deux vidéos à découvrir pour mieux comprendre l’univers des chirurgies d’affirmation de genre, et ce, tant du point de vue médical que de celui des patients.

Vidéo corporative – Dr Pierre Brassard – GrS Montréal
Récits d’une transition – Témoignages de patients de GrS Montréal

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