L’Allemagne, l’Inde, le Pakistan, l’État de la Californie, le Danemark, l’Argentine, l’Australie et plusieurs autres ont adopté des législations permettant de s’identifier comme appartenant à un genre alternatif.
Depuis quelques années, de plus en plus de pays reconnaissent l’existence d’un troisième genre en permettant aux gens qui le souhaitent de cocher non pas une case «homme» ou «femme», mais bien une case nommée «divers», «autre» ou «neutre» lorsque vient le temps de préciser le genre. L’Allemagne, l’Inde, le Pakistan, l’État de la Californie, le Danemark, l’Argentine, l’Australie et plusieurs autres ont adopté des législations permettant de s’identifier comme appartenant à un genre alternatif.
Au Canada, Statistiques Canada a entamé en 2017 des consultations afin de revoir la façon dont le questionnaire du recensement pouvait permettre de recueillir des informations sur le sexe et le genre des répondants. L’édition 2021 du Recensement devrait donc prévoir deux questions afin de distinguer le sexe assigné à la naissance de l’identité de genre et le tout, de manière non-binaire. On y reconnaît aussi le fait que l’identité de genre d’une personne puisse changer au fil du temps.
Même si certaines législations se penchent sur la question du troisième genre et de la transidentité depuis tout au plus une dizaine d’années, la reconnaissance sociale de personnes appartenant à ce groupe existe depuis la nuit des temps.
Près de la ville de Thèbes, en Égypte (où se trouve l’actuelle ville de Louxor), des poteries datant de l’époque du Moyen Empire ont été retrouvées. Ces poteries portaient des écritures faisaient état de trois sexes : homme, femme et un troisième sexe, que plusieurs ont traduit comme eunuque, bien que peu de sources permettent de penser que ces eunuques étaient réellement castrés . Il s’agit d’une période qui s’est déroulée environ de 2060 à 1770 avant notre ère commune (AEC).
Dans la culture indienne, les références à un troisième sexe se retrouvent dans les textes anciens des trois traditions spirituelles que sont l’hindouisme, le jaïnisme et le bouddhisme. On estime qu’il y a de nos jours environ 5 millions de hijras en Inde .
Les hijras furent, à l’époque, des gardiens des harems. Considérés comme n’étant ni hommes ni femmes, les hijras représentent aujourd’hui une communauté regroupant des travestis, des eunuques, des transexuels et des hermaphrodites. Ils sont le troisième sexe. Même si leur attestation est millénaire, il n’en reste pas moins que leur quotidien demeure complexe. Au fil du temps, plusieurs ont sombré dans la mendicité et la prostitution.
Depuis 2014, la Cour suprême de l’Inde confère aux hijras le droit de s’identifier légalement comme étant du troisième sexe, ce qui leur permet désormais de bénéficier d’aide sociale et d’emplois réservés aux défavorisés . Cela dit, une femme transgenre qui souhaiterait s’identifier comme étant une femme aux yeux de la loi, serait privée, du même coup, des droits sociaux réservés aux transgenre. Notons que l’homosexualité y a été dépénalisée en 2018 , soit quatre ans après la reconnaissance légale d’un troisième genre.
Crédit photo: Michael Garten