Décédée en 2017 à l’âge de 73 ans, Marie-Marcelle Godbout était considérée par plusieurs comme la mère Teresa des personnes trans au Québec.
Décédée en 2017 à l’âge de 73 ans, Marie-Marcelle Godbout était considérée par plusieurs comme la mère Teresa des personnes trans au Québec. Elle a fondé l’Association des Transsexuels (les) du Québec (devenu l’Aide aux Trans du Québec) et est l’une des premières personnes trans à avoir donné fièrement des entrevues à visage découvert.
Née en 1943, Mme Godbout a toujours été une femme.
«Du plus loin que je puisse aller dans mon enfance, à trois ou quatre ans, j’ai toujours été la personne que je suis présentement», confiait-elle alors qu’elle échangeait avec l’animatrice Liza Frulla, en 2000, sur les ondes de Radio-Canada.
«J’ai toujours été une femme», confirmait-elle sur ce plateau de télévision. Selon ses dires, son frère a compris qu’elle était une fille alors qu’il n’avait que quatre ans. Certaines personnes ont fermé les yeux, mais plusieurs avaient compris depuis qu’elle était toute petite. C’était une évidence pour celle qui pointe le code génétique pour expliquer sa réalité.
Devenue adulte au terme d’une adolescence rendue plus difficile pour cette raison, Marie-Marcelle Godbout est l’une des premières personnes à avoir opté pour une chirurgie d’affirmation de genre, laquelle était évidemment très peu connue à l’époque.
«Je fais partie des premières, exposait-elle en l’an 2000. À l’époque, dans les années 1960, le simple fait de s’habiller en femme était criminel […] on risquait de faire de la prison. J’ai donc choisi de m’exiler à Vancouver où c’était beaucoup plus permissif. J’y ai vécu avec l’identité que j’ai présentement. Mais d’abord, j’ai été en thérapie durant deux ans, suivie par psychiatre, sexologue et psychologue», a-t-elle raconté.
Une oreille et une voix pour la communauté trans
«On ne peut même pas chiffrer le nombre de personnes qui ont évité le suicide parce que Marie-Marcelle Godbout a répondu au téléphone au milieu de la nuit», avait affirmé au Journal de Montréal le président de l’organisme Aide aux Trans du Québec de l’époque, Julien Leroux-Richardson, au lendemain de son décès.
Grandement engagée dans la cause qui a été sienne sa vie durant, Marie-Marcelle Godbout a témoigné sur toutes les tribunes des réalités, encore souvent méconnues, des personnes trans.
«Elle a été d’une importance primordiale dans l’avancée des droits LGBTQ en étant à l’avant-plan de multiples conférences et rencontres avec les politiciens de tous les paliers. Derrière son courage et sa dignité se cachait une femme de cœur et de générosité. Le monde ne compte plus les personnes qu’elle a accompagné par son écoute active, 24 heures sur 24, pendant plus de 37 ans. Ce sont des milliers de personnes de partout dans la francophonie qu’elle a écoutées dans leurs moments difficiles. Avec sa patience et son cœur d’or, elle a transformé et sauvé leur vie», pouvait-on lire dans un message transmis par l’organisme Aide au Trans du Québec en date du 24 juillet 2017.
Heureusement, l’engagement passionné d’une femme comme Marie-Marcelle Godbout a fait des petits. De nos jours, en partie grâce à cette femme de cœur, le soutien apporté aux personnes trans est beaucoup plus accessible.
Marie-Marcelle Godbout (1943-2017)
Bonjour à vous TOUSTES ?
J’ai la chance de connaître pas mal du Monde de sa génération car elles organisaient de soirée au Cléo pour la journée trans à l’époque au mois de Mai et j’ai reçue ma plaque d’amour Christine Jorgensen en 2009
Repose en Paix Mme
Il a un seul mot pour d’écrire Marie-Mercelle AMOUR !
J’ai connue cette extraordinaire femme, toujours engagée et au service des autres. Elle était une vraie guide! Toujours on se souviendra d’elle!