Bien avant la colonisation de l’Amérique par les Européens, les Amérindiens vivaient en harmonie avec le fait que des membres des diverses communautés avaient une identité de genre différente du plus grand nombre.
Le terme « bispiritualité » (two-spirit) a été traduit et adopté par les activistes autochtones lors de la troisième conférence annuelle intertribale amérindienne, gaie et lesbienne amérindienne, qui s’est tenue à Winnipeg, au Manitoba (Canada), en 1990. L’activiste Albert McLeod a proposé l’expression « two spirit » pour désigner la communauté LGBTQ autochtone.
Le sens des mots pouvait varier légèrement d’une langue à l’autre. Chez les Cris, les termes utilisés peuvent se traduire par « hommes qui portent des habits féminins » ou « femmes qui portent des habits masculins ». Du côté de la nation Ktunaxa (prononcée « Ké-tou-na-ha »), installée depuis plus de 10 000 ans dans le secteur de la Colombie-Britannique, on utilisait un terme qui signifie « femmes qui occupent des rôles perçus comme masculins ». Ce ne sont là que quelques exemples. On recense la bispiritualité dans plus de 130 tribus, aux quatre coins de l’Amérique du Nord.
Dans l’ensemble, on remarque que les termes utilisés par les communautés autochtones considéraient l’existence d’au moins quatre genres :
- hommes masculins
- femmes féminines
- hommes féminins
- femmes masculines
Les familles considéraient comme un honneur le fait d’avoir en leur sein des personnes bispirituelles. Ces personnes avaient habituellement des rôles spécifiques à jouer : médecins, guerriers, ambassadeurs, chefs spirituels. En fait, on croyait que ces personnes communiquaient avec des puissances surnaturelles par leurs rêves ou leurs visions.
Les communautés avaient aussi une grande ouverture face aux choix vestimentaires des personnes bispirituelles. Ainsi, ce que nous appelons aujourd’hui transsexualité, transition MTF (male to female) ou FTM (female to male), était chose courante et acceptée. Cependant, la colonisation, les missions religieuses et les outils d’assimilation culturelle utilisés ont eu pour effet de rendre progressivement invisible, marginal ou encore pervers ce qui était un caractère normalement admis par les communautés autochtones. De nos jours, là comme ailleurs, une phase d’explication, de sensibilisation, d’éducation, voire même de combat est en cours.
Autrefois, les personnes bispirituelles étaient aussi les gardiennes de la tradition. Elles étaient conteuses, elles transmettaient l’histoire, elles créaient les coiffes de plumes, organisaient les mariages, attribuaient les prénoms. En somme, elles étaient une grande source de connaissance. Aujourd’hui, la bispiritualité est un concept qui permet aux personnes de renouer avec les traditions des ancêtres, avec celles qui sont liées à l’identité spirituelle, à l’identité de genre. Le terme « bispirituel » est apparu chez les Autochtones au début des années 90, dans un effort de se réapproprier les traditions. L’objectif était aussi de remplacer le mot berdache, jusque là utilisé, par un terme plus largement inclusif. Il est important de noter que toutes les personnes autochtones LGBT ne se considèrent pas nécessairement bispirituelles.
Ainsi, les associations qui regroupent lesbiennes (L), bisexuels (B), gais (G), transsexuels (T), queers (Q), ceux qui se questionnent (Q), ceux qui se disent bispirituels ou Two-Spirits (2 ou 2S) et toutes autres personnes dont l’identité est marginalisée (+) par rapport à la masse tendent à utiliser l’acronyme « LGBTQQ2S+ ».
Nos remerciements à Miki Mappin pour la révision constructive de cet article.
Bonjour moi avant de me considérer trans genre je me considérais bi spirituel et la spiritualité était en première place dans ma vie . Maintenant je chemine dans l’unité de mon être , et je suis en harmonie presque à 100% merci mon Dieu .Paix et Amour en vos cœurs.
Merci pour vos bons mots!