Le CPATH, déjà entendu parler? C’est l’acronyme anglophone de l’Association professionnelle canadienne pour la santé transgenre (Canadian professional association for transgender health), une organisation de professionnels qui se consacre à la santé des personnes trans.
Cette organisation a été fondée en 2007, avec l’objectif de mettre en contact un réseau de fournisseurs de soins de santé disposés à se réunir un fois l’an pour discuter des enjeux et recherches liés à la santé des personnes trans et les faire avancer. Le CPATH s’intéresse par conséquent aux personnes qui s’identifient comme trans, transgenres, transsexuelles, bispirituelles, transitionnées, non-binaires, queers ainsi qu’aux hommes et aux femmes qui ont un passé médical de transition. Pour la suite de ce texte, nous utiliserons le terme trans, afin d’englober l’ensemble du spectre énoncé plus haut.
Les personnes trans sont de plus en plus visibles dans la société. Elles représentent entre 0,5 % et 1 % de la population canadienne. De même, le nombre de personnes nécessitant des soins liés à la transition double chaque cinq ou six ans. Même si de grands progrès ont été faits au fil des ans, l’accès à des soins de santé satisfaisants pour les personnes trans demeure un défi. Les professionnels de la santé ne sont pas tous personnellement ni professionnellement sensibilisés aux enjeux auxquels font face les personnes trans, ni à la complexités des soins.
Une étude américaine a révélé que 19 % des personnes trans ont déjà fait face à un refus de soins, 28 % ont été soumis à du harcèlement dans un contexte médical et 50 % rapportent avoir dû faire l’éducation de leur médecin en ce qui a trait aux soins des personnes trans. Le CPATH intervient notamment pour améliorer de façon positive l’accès aux services de santé, mettre fin à la stigmatisation, contribuer au développement des compétences des professionnels travaillant avec des personnes trans et, globalement, diffuser de l’information de façon à élargir l’inclusion des personnes trans.
Dans un processus qui s’est échelonné sur deux ans, le CPATH a aussi travaillé à la mise sur pied d’un code d’éthique régissant les recherches concernant les personnes et les communautés trans. Ce code d’éthique dresse la liste de six principes fondamentaux pour la recherche auprès de personnes trans :
- Porter attention aux questions de légitimité et à l’impact de la recherche sur les communautés;
- Entrer en contact avec les communautés;
- Obtenir un consentement libre et éclairé et assurer la confidentialité du processus;
- Tenir compte de facteurs concernant la diversité, le pouvoir, la marginalisation et la représentation;
- Reconnaître une responsabilité envers les participants et les communautés trans;
- Favoriser l’introspection de la part des chercheurs et de leur équipe.
Ce code d’éthique est le fruit du travail d’une équipe de personnes trans et de professionnels, ainsi que le résultat d’ateliers et consultations qui se sont tenus au cours de la conférence CPATH d’Halifax, en 2015, de la conférence World Professional Association for Transgender Health (WPATH) à Amsterdam, en 2016, et de la conférence Two Spirit and Queer People of Colour Call to Conversation with LGBT & Allies qui a eu lieu à Winnipeg, en 2017.